Aujourd’hui, grosse fatigue, problèmes dans ma tête, problèmes de santé…
Alors, j’ai décidé de mettre une chanson qui m’aide et, comme je suis sympa, je la partage avec vous :
Je suis bien fatiguée et j’espère avoir l’énergie de poursuivre ce blog que je fais pour qu’il m’apporte du réconfort, et un peu comme un portrait chinois à léguer à mes petits Bouts, de petites traces de moi…
En ce jour de grisaille, je vous envoie un peu de gaieté et de lumière avec ma dernière réalisation de laine.
Pop Pop Poppy
Pour avoir quelques explications, vous connaissez la marche à suivre, cliquez ici :
Quand Balavoine est mort, j’ai eu l’impression de perdre un membre de ma famille, quelqu’un d’intime comme un frère, qui, en plus, aurait parfaitement partagé mes idées… Une vraie douleur. J’aime toutes ses chansons (avec une grosse tendresse en plus pour certaines, mais j’aurais du mal à en écarter plus de deux).
Quand j’enseignais la philo, je pensais à lui et à sa vision du monde et ça m’a permis de faire passer des notions abstraites avec bien plus de facilité.
Aujourd’hui, c’est la St Claude, la fête de mon père. Alors, j’ai choisi une chanson particulière de Balavoine : « Détournement » (Un Autre Monde, 1980). Mon père saura pourquoi…
Vous connaissez sûrement cette recette…
Recette du cake d’amour
Paroles: Jacques Demy
Préparez votre, préparez votre pâte
Dans une jatte, dans une jatte plate
Et sans plus de discours
Allumez votre, allumez votre four
Prenez de la, prenez de la farine
Versez dans la, versez dans la terrine
Quatre mains bien pesées
Autour d’un puits creux,
Autour d’un puits creusé
Choisissez quatre,
Choisissez quatre oeufs frais
Qu’ils soient du ma,
Qu’ils soient du matin faits
Car à plus de vingt jours
Un poussin sort,
Un poussin sort toujours
Un bol entier, un bol entier de lait
Bien crémeux s’il,
Bien crémeux s’il vous plaît
De sucre parsemez
Et vous amalga, et vous amalgamez
Une main de, une main de beurre fin
Un souffle de, un souffle de levain
Une larme de miel
Et un soupçon de, et un soupçon de sel
Il est temps à, il est temps à présent
Tandis que vous,
Tandis que vous brassez
De glisser un présent
Pour votre flan, pour votre fiancé
Un souhait d’a,
Un souhait d’amour s’impose
Tandis que la, que la pâte repose
Lissez le plat de beurre
Et laissez cuire,
Et laissez cuire une heure…
Bien sûr, vous aussi vous mettez une robe couleur de soleil pour faire la cuisine!!
Ce matin, à la lumière d’un magnifique soleil d’hiver, j’ai eu envie de réécouter cette chanson pleine d’espoir…
« Just remember, in the winter,
Far beneath the bitter snows,
Lies the seed that with the sun’s love
In the spring, becomes… the Rose. »
Depuis que je suis prof, j’en ai vu de toutes les couleurs de la part des élèves, des parents, de l’administration locale, parfois des collègues…
Mais ce que j’ai pu constater surtout, c’est la volonté de saper l’autorité des enseignants et le travail qu’ils font…
J’ai corrigé des copies jusqu’à 2h du mat’ pour pouvoir les rendre aux élèves au cours suivant, j’ai sacrifié toutes mes pauses déjeuner pour travailler des rapports de stage au moment des examens, j’ai failli perdre mon bébé parce que j’ai continué à aller travailler en fin de grossesse alors que je perdais du sang et que j’avais des contractions, j’ai emmené des copies à l’hôpital quand j’ai été identifiée HTAP pour que les élèves puissent les avoir aussi vite que possible…
Jamais l’administration ne m’a dit qu’elle était reconnaissante (les élèves, eux, m’ont souvent dit « merci » et si j’ai encore des contacts avec eux, des années après leur départ du lycée, ce n’est certainement pas pour rien!)…
L’Administration a dit « Si tu veux faire des stages pour te former (obligatoire dans le cadre de la validation du concours), tu le feras à tes frais! »
L’Administration a dit « Si tu te prends la tête à organiser un voyage et à emmener des élèves à l’étranger, tu seras obligée de nous appeler depuis ce lieu, mais tu paieras les communications. »
L’Administration a dit « Si tu réalises un spectacle pour promouvoir le lycée, tu devras te débrouiller toute seule, sans un sou, et nous ferons tout pour saper ton boulot, même si tu le fais pour le bien de tous… »
Aujourd’hui, après avoir perdu mon dossier médical et m’avoir confirmé en Décembre que je serai en invalidité depuis Octobre (et mon employeur m’ayant fait travailler même en janvier, ce que j’ai accepté, car je savais que je ne serais pas remplacée!!!), l’Administration va tenir une réunion en mars, au lycée pour parler de mon cas. Je n’y suis pas conviée, je n’ai même pas reçu un mèl pour m’en avertir, je l’ai découvert par hasard… C’est ça, l’Administration du Ministère! Pourtant, j’ai toujours fait passer mon métier avant tout le reste!!!
Alors, c’est sûr, il y aura peut-être des invonvénients avec les manifestations dans les rues de vos villes, peut-être les profs de vos enfants ne seront pas face à eux aujourd’hui… Mais, ne perdez pas de vue contre qui il faut mener le combat. Aujourd’hui, les associations de parents d’élèves sont aussi dans la rue, pour que les profs absents soient remplacés, pour que les élèves et les enseignants puissent travailler dans des conditions correctes et qu’on arrête d’exiger davantage des élèves et des profs alors qu’on supprime des moyens tant et plus!!
Vraiment, ce serait la moindre des choses de mettre en place un C.A.P. de ministre et de président.
Moi, j’en ai un pour enseigner!!
A midi, dans la famille, on aime bien regarder Tout le monde veut prendre sa place présenté par Nagui. Dans la dernière partie de l’émission, ce week-end, parmi les thèmes proposés, il y avait « Les Intellectuels »…
Arthur, mort de rire : « Peut-être qu’il y aura des questions sur Jean-Luc Lahaye… »
Ce gamin n’a aucun respect! Dois-je lui avouer que je connais encore par coeur le Générique de Lahaye d’honneur?
Même si c’est « Pleure pas » (1984) que je préfère…
Au risque de m’attirer les foudres de moins chanceux, nous avons, en ce moment, un temps superbe!!! Cependant, même si le soleil darde, la température est basse, et Alexis, qui quitte le donjon à 9 h, doit gratter les vitres de la voiture.
Mais il sait ménager ses efforts et ne gratte que ce qui est nécessaire : de tous les côtés, mais juste ce qui est à hauteur des yeux, un peu à la méthode Pulp Fiction…
ou celle des Inuits
Lunettes traditionnelles pour lutter contre la cécité des neiges
Source : Wikipedia
Tout ça pour dire que, jeudi, il a suivi pendant plusieurs km une voiture de gendarmes qui a pilé soudain, le conducteur est descendu, a ouvert violemment la portière d’Alexis et lui a dit : « Vous croyez pas que vous exagérez un petit peu?!! » Sur le moment, Alexis n’a rien compris et surtout pas pourquoi ce gendarme manquait de lui arracher la portière, stationnait sur la chaussée pendant qu’un de ses camarades faisait circuler les voitures qui commençaient à s’accumuler derrière les 2 véhicules à l’arrêt et ce qu’il avait bien pu faire de mal!
Celui de la portière demanda alors à Alexis de bien vouloir gratter davantage ses vitres (pendant qu’un troisième gendarme vérifiait avec beaucoup d’attention si tout était en règle : feux, assurance…. Tout est dans les clous, tant pis pour eux!). Alexis sort et s’exécute. Le gendarme lui dit que ça suffit, qu’il a assez gratté (en fait, 2 coups de raclette ont suffi à calmer l’homme en armes), mais Alexis, en bon protestant, connaît ses classiques bibliques :
Si quelqu’un veut(…) prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. (Mt. 5, 40)
Il s’est appliqué à bien tout débarrasser de la glace ce qui a failli rendre fou le gendarme!
Résultat, Alexis était encore dans la stupeur et les tremblements quand il est rentré à la maison le soir! Ce qui l’a le plus arrêté, c’est de devoir stationner sur la chaussée, au risque de provoquer un accident, et se faire interpeller vertement par des gendarmes qui se sont permis d’ouvrir la portière de ma chère petite vieille de voiture, sans ménagement, pour lui faire donner 2 mini coups de raclette sur le pare-brise… L’ambiance était visiblement électrique dans leur véhicule…
Peut-être ma chanson préférée de Sting…
« On and on the rain will fall
Like tears from a star like tears from a star
On and on the rain will say
How fragile we are how fragile we are »
Edouard Glissant est mort, et je suis bien triste.
Edouard Glissant
Source : Gala
Cet auteur que j’ai appris à connaître à la fac, en Lettres Modernes, dans l’UV « Amériques Romanesques » de Mme Priska Degras, m’a plu immédiatement pour son style, sa sensibilité, les sujets choisis.
Dans le Quatrième Siècle, sa façon de désigner les personnages par des noms équivoques (Anne pour un homme, Apostrophe ou Liberté par exemple), d’insister sur une filiation, m’a presque donné envie d’ouvrir à nouveau Le Bruit et la Fureur de Faulkner, c’est dire!
« Car chaque jour ils affirmaient sans y penser autrement, pour marquer l’irritation ou l’admiration à l’égard de quelqu’un : « Ce nègre-là, c’est un siècle! »"
Le Quatrième Siècle, L’imaginaire Gallimard, P268
Il a réussi à faire de son « écriture de la Martinique », une écriture pour le Monde. Le bateau négrier (« calebasse cabossée sur les eaux ») et l’exil de l’esclavage, deviennent notre volonté de nous rappeler et de ne pas renoncer.
« L’homme occidental aura à grande douleur cessé de croire qu’il est au centre de ce qui est »
Edouard Glissant
Quand quelqu’un de brillant meurt, le Monde, pendant quelques temps, perd de sa Lumière… Jusqu’à ce qu’un autre Etre se lève et nous éclaire…
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