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Mangez-moi, mangez-moi, mangez-moi… 21 octobre, 2013
Il a pas mal plu, alors, j’ai confectionné des champignons!
Dans leur petit panier de fil à mémoire.
Il a pas mal plu, alors, j’ai confectionné des champignons!
Dans leur petit panier de fil à mémoire.
Je viens de passer 45 minutes à parler avec l’infirmière de l’hôpital. J’avais demandé un mois de réflexion : ça fait un mois pile. Quand le téléphone a sonné, je savais que c’était elle. Elle m’a reparlé de la gravité de mon état. J’ai dit que ma décision était d’attendre pour être sous traitement. Je viens d’arriver dans cette région, dans cette maison. J’ai besoin de prendre mes marques et d’avoir moins l’impression qu’on me violente en m’imposant ces contraintes pour toujours puisque c’est sans marche arrière.
Elle me dit que ce n’est pas acceptable relativement à mes mauvais résultats, mais qu’elle comprend qu’il me faille plus de temps. Je vais repasser des tests dans environ 5 mois et j’en reparlerai avec elle. Elle m’a dit qu’ils ne proposaient pas les prostacyclines de gaieté de cœur, qu’ils ne le font que quand l’état se dégrade, que le cœur souffre trop. Quand je lui ai dit que, d’après le podomètre, je marchais plus de 2 km par jour, elle m’a répondu : « Ça veut dire que vous bougez encore, c’est tout. » C’est bête, mais, quand on va mal, on trouve les maladresses encore plus blessantes… Moi, j’aime bien ma façon de « bouger encore » et j’espère la garder encore au moins 5 mois!
« Il faut du temps, mais avons-nous le cœur assez grand? »
Arthur éteignant l’ordinateur : « Tu te rends compte, dans mon jeu Call to Power, j’ai déjà des canons, pourtant, j’en suis qu’à l’Antiquité, l’époque où Rome régnait sur l’Occitan »…
César, empereur de l’Occitan! On le sent qu’on est dans le Sud-Ouest?
Lors de l’enterrement de mon oncle, comme je ne pouvais pas être sur place, je suis allée dans mon atelier, et j’ai confectionné un petit arbre fleuri, symbole de vie et travail minutieux.
Arbre fleuri
Fleurs et feuilles
Moi j’ai préféré en faire un en laine…
Il mesure 2,5cm
Et il ne fait pas trop de bruit!
Quand on est venus en avril, on a passé 2 jours au pied de Lauzerte. Le week-end dernier, on a franchi le cap et déambulé dans les rues du village. Et c’était un régal.
Sur la place, les couverts sont à colombages.
Les associations et boutiques se mettent au diapason pour être raccord avec le décor magnifique.
Dans l’église, j’ai fait brûler un cierge pour mon oncle.
Et les alentours donnent l’impression que les agriculteurs se sont transformés en couturiers et ont réalisé un vrai patchwork de parcelles.
Ça nous a fait du bien de prendre l’air, à 20 minutes de la maison!
Cette nuit-là, je ne le vis pas se mettre en route. Il s’était évadé sans bruit. Quand je réussis à le rejoindre, il marchait, décidé, d’un pas rapide. Il me dit seulement :
- Ah ! Tu es là …
Et il me prit par la main. Mais il se tourmenta encore :
- Tu as eu tort. Tu auras de la peine. J’aurai l’air d’être mort, mais ce ne sera pas vrai …
Moi, je me taisais.
- Tu comprends. C’est trop loin. Je ne peux pas emporter ce corps-là. C’est trop lourd.
Moi, je me taisais.
- Mais ce sera comme une vieille écorce abandonnée. Ce n’est pas triste les vieilles écorces.
Le Petit Prince, chapitre 26, Antoine de St Exupéry
Mon oncle Denis aimait la sobriété, les matières nobles et les choses « vraies ». Il ne renierait pas ce texte du Petit Prince. Il a renoncé à son corps de douleur pour un grand voyage. Il laisse ses vieilles écorces pour un corps de brume… Et puis, les écorces, quand on est un artiste comme lui, on peut toujours en faire quelque chose…