Donjon et Jardin

 

Une intervention médicale, on la subit… 22 mai, 2021

Classé dans : La Chambre — donjonetjardin @ 12:07

… Avant, pendant et après. On ne commence pas à exister dans le bloc. Et ce qui l’entoure est parfois le plus douloureux.

Mon intervention a réussi puisque mon gynéco a retiré 2 fibromes. Alors, pourquoi est-ce que j’ai autant de mal à m’en remettre?

En fait, je suis encore choquée par ce que j’ai vu et je revis en boucle cette journée. Aujourd’hui ça va mieux, mais je n’arrive pas à effacer l’image de ce vieux monsieur en salle de réveil (où j’attendais mon tour pour passer à la casserole) qui avait du mal à sortir de son état comateux. On lui a tapé le front, ouvert manuellement les yeux, parlé comme à un chien (a priori son réveil n’était pas assez rapide). Je ne connais pas les protocoles, mais, dans la mesure où j’ai moi-même un cocard, je ne peux qu’imaginer que j’y suis passée aussi.

Oeil

Ce samedi, il arrive jusqu’au nez

Sans compter l’homme de salle qui laissait traîner systématiquement par terre l’extrémité de ce qu’il enroulait comme le bandeau pour la tension… L’ambiance était pourrie entre les soignants qui ne savent pas bien se parler avec respect, les gestes de base qu’on oublie comme me remettre le masque (qu’il a fallu que je réclame) et surtout l’absence de pudeur. J’ai vu des corps que je ne voulais pas voir, à cause de draps soulevés sans précaution. Il m’est arrivé pareil quand une soignante a voulu me retirer ma chemise pour libérer mon bras ou quand elle a baissé ma culotte pour vérifier si je faisais une hémorragie…

La seule personne que j’ai appréciée est la soignante qui m’a prise en charge en chambre. Elle a dû me piquer 2 fois pour poser mon cathéter, mais je sais que je suis difficile et je ne lui en ai pas voulu. C’est elle qui m’a donné un gant pour que je puisse me laver en remontant du bloc, tellement je me sentais sale.

- Vous vous sècherez avec le drap : on n’a pas de serviette dans le service.

(Le drap qui était au bout de mon lit, bien plié, et pas à sa place sur le lit…)

Cette soignante a été très très gentille et bienveillante et, pourtant, elle était là à 10h30 quand je suis arrivée et elle finissait à 19h30.

Et quand je l’ai dit à Alexis, il m’a répondu :

« Sans compter que, sur son badge,  il y a marqué « aide-soignante ». »

Pour finir, j’ai eu, le lendemain, un coup de fil de mon pneumologue qui voulait savoir comment ça s’était passé. Grâce à lui, j’ai su quand reprendre mon anti-coagulant puisque, jusqu’alors, j’avais eu 3 dates différentes (comme pour son arrêt) et aucun moyen de vérifier l’INR de la part de l’obstétricien

« Inutile de vous faire une ordonnance pour vérifier l’INR puisque vous ne prenez pas l’anti-coagulant, puis, vous le prenez. Vous vérifierez avec votre prise de sang du mois. »

Bon ben, pourquoi je serais plus inquiète que mon gynéco. Parce que c’est mon corps? Ben oui!

J’ai une petite expérience des services hospitaliers et je pourrais faire un guide du Routard des établissements. Mais, j’avoue que, pour avoir pratiqué hôpital et clinique, le service public n’a vraiment pas à rougir! Et le petit sac cadeau contenant un masque de nuit, un peigne, des bouchons d’oreille… et qui va avec la chambre de la clinique, n’y fera rien. J’aurais préféré du savon dans la salle d’eau…

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Frousse et trouille 18 mai, 2021

Classé dans : Hypertension Artérielle Pulmonaire — donjonetjardin @ 19:48

Mon petit corps est fatigué. Il se bat chaque jour et a besoin de tout son carburant pour fonctionner a minima. Il se trouve que je suis pré-ménopausée. Ce qui signifie que j’ai tous les inconvénients d’être une femme et aucun des avantages comme pouvoir porter un enfant. J’ai lu récemment que Linda Hardy avait écrit un livre (Heureuse en en forme) où elle évoque le sujet et parle de cette frustration de ne plus pouvoir tomber enceinte. Moi, cette nouvelle, elle m’a été imposée à 32 ans et ça a été très compliqué à intégrer. Je crois que, 15 ans plus tard, je suis prête à sauter le pas et à faire un deuil définitif. Il ne me tarde qu’une chose : être débarrassée de ce fardeau de chaque mois.

Or, il ne sera pas dit que ça se fera sans peine : mon corps a déjà rejeté 2 fois un stérilet prescrit pour ménorragies et les hémorragies me terrassent.

Alors, demain mercredi, je vais subir une résection de l’endomètre par hystérectomie. Et pour ceux qui se poseraient la question, j’ai une trouille bleue.

Mais, même ça, ce serait trop simple. Mon état n’admet pas facilement l’anesthésie générale.

Alors, j’ai dû contacter, pour avoir son feu vert (que je n’ai toujours pas ce soir…), mon pneumologue par l’intermédiaire de l’infirmière HTAP. Il se trouve qu’elle est en congé maternité et remplacée par une autre infirmière, mais seulement 2 jours par semaine. J’écris en expliquant mon cas. Elle a réussi à en parler à mon pneumologue qui demande une échographie cardiaque et une prise de sang avant l’intervention.

J’écris à nouveau pour demander les ordonnances (c’est plus facile pour ce genre d’examens). Quelques jours plus tard, je les reçois et je pars à la chasse au rendez-vous.

Sur tous les sites du coin qui ont des cardiologues-échographes équipés, j’ai eu ceux qui ont refusé de chercher un créneau car je n’étais pas leur patiente, ceux qui étaient débordés et proposaient un rendez-vous à 6 mois. Et, enfin, celui de la clinique où je vais subir l’intervention qui proposait un rendez-vous postérieur, donc, pas franchement utile…

Je passe le test PCR pour pouvoir être hospitalisée (et pourtant, je vais dans une clinique qui a fait scandale car la direction a obligé une infirmière à continuer son service alors qu’elle avait été testée positive au covid! C’est engageant, hein?). Je vais quand même au rendez-vous avec l’anesthésiste qui lui, avec un coup de fil, règle le problème et avance l’écho pour la mettre dans le timing. Il aurait suffi que le gynéco passe cet appel pour m’éviter tous ces tracas… Bon, ben, il était en vacances et ne s’est mis en relation avec mon pneumologue la veille du rendez-vous, à la demande de ce dernier.

Je revois donc mon gynéco pour qu’il m’explique mieux l’opération, me donne les papiers à remplir, signer, et surtout m’expliquer que j’aurai 250,00€ à sortir de ma poche.

En vous remerciant.

Et pensez à faire votre pré-rentrée avant de partir.

La secrétaire : »Vous voulez une chambre double à 30,00€ ou simple à 65,00€?

Moi, naïve : Vous mettez les patients par 2 malgré les conditions sanitaires?

Elle : Ben oui! Alors, votre choix? »

Ben, j’ai pris la chambre seule, en plus, ils me paient le parking du coup!

Parce que, oui, il est payant et, personnellement, mon état de santé ne permet pas de faire un si long trajet pour arriver à pied à la porte. Ah bon, c’est une clinique? C’est prévu pour les gens malades? Pas étonnant, alors, qu’il faille se battre pour trouver des places!

Donc, je n’ai pas d’autre issue que cette intervention puisque je n’ai pas le droit d’être anémiée et je vais débourser 315,00€ en plus de ce qui est déjà pris en charge par la sécu.

Comment font les gens qui ne sont pas économes ou qui, simplement, ne surveillent pas chacun des euros qu’ils dépensent, comme moi je le fais?

Des achats de fournitures pour loisirs créatifs pour occuper mes mains et ma tête avant mon hospitalisation de juin à Paris? Heu, non, pas le budget : j’ai clinique!…

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Sauter d’un pont? 8 avril, 2021

Classé dans : Hypertension Artérielle Pulmonaire — donjonetjardin @ 20:08

C’est la seule solution qui me reste? 

Je souffre d’une maladie incurable. Voici ce que dit, dans le cadre du débat sur l’euthanasie, Barbara Lefebvre enseignante, comme moi, née en 1972, comme moi… mais, d’évidence, pas atteinte d’une maladie incurable, comme moi.

Alors, que me reste-t-il quand on sait comme je me bats pour rester en vie?

Faut-il que je trouve un pont d’urgence?

 

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Another boulette in the Ministère 31 mars, 2021

Classé dans : La Chambre — donjonetjardin @ 7:56

Hier, Robin est rentré à 18h, après sa journée au lycée. Il est directement venu me trouver. 

« Ne t’inquiète pas mais, mon voisin de table est rentré ce matin après 10 jours d’absence. Il avait été testé positif au covid, variant anglais.

- Et comment est-ce qu’il va?

- Ben, pas bien. Il était pas bien cet aprem. Il a dû rentrer chez lui. »

Alors, quand j’entends que, d’après le Ministère de l’Education Nationale, il faut fermer une classe dès le premier cas, moi, je voudrais déjà qu’on nous informe qu’il y a des cas dans la classe de nos enfants! Aucune précaution n’a été prise chez Robin! Il aurait très bien pu tomber malade ou ramener la maladie à la maison…

Et les profs? Chaque fois qu’Alexis part au lycée, il joue à pile ou face…

Jean-Michel Blanquer qui refuse de fermer les écoles (je comprends très bien l’importance que ça a pour le développement et la protection des enfants, dommage que ça ne soit pas plus valorisé!), a récemment relayé un clip américain détournant « Another Brick in the Wall » (« Another Window on Zoom ») pour promouvoir le retour des enfants dans les écoles.

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Parfaitement inadéquat. Les écoles, en France n’ont pas fermé et, comme l’a souligné la dame qui a réalisé l’adaptation, le contexte est très différent : aux Etats Unis, les profs, sont vaccinés … 

I’m really pleased that Monsieur Blanquer enjoyed my song. However it’s based on the situation where I live in California, where our teachers are already vaccinated. It’s quite different to the situation in France. Ifat Orgad

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Piqouze, n’ai toujours pas! 15 février, 2021

Classé dans : Hypertension Artérielle Pulmonaire — donjonetjardin @ 15:46

Comme Monficus l’a dit : « Prends patience,  Petit Scarabée,  et piqouze tu auras »… 

Et ben, on n’est plus au niveau de la patience quand les toiles d’araignée s’installent entre mon téléphone et mon poignet, sans compter les fausses joies sur internet (des places sont disponibles,  mais elles ne sont accessibles qu’aux plus de 65 ans…)! Donc,  toujours pas de vaccin pour moi.

J’avoue que je suis UN PEU en soucis, sachant que je serai à  l’hôpital  mercredi et jeudi pour mon cathétérisme. En plus de l’inquiétude liée au verdict de l’examen, j’ai le stress de savoir si je vais rentrer à la maison aussi propre de virus que ce que j’en suis sortie…

Heureusement,  Là-hautcieux a dit : »Mourir de ça ou d’autre chose »… oui, c’était un jour où il n’avait pas une grande forme…

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Du Big Bang au covid… 6 février, 2021

Classé dans : La Boîte à  images,La Chambre — donjonetjardin @ 11:36

En ce moment, pendant que j’attends patiemment qu’on veuille bien me vacciner, je bricole mes miniatures en regardant les épisodes du Big Bang Theory. Or, ce matin, je viens de visionner l’épisode 6 de la saison 7 (2014) :

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Bernadette a été retenue au boulot parce qu’il y a eu une grande nouvelle : un virus du raton laveur est désormais transmissible à l’Homme! En quoi est-ce une bonne nouvelle? Comme on dit dans l’industrie pharmaceutiqe : « plus d’infections, plus de pognon »…

Vous aussi, ça vous rappelle vaguement quelque chose?

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Va(ccin), je ne te hais point! 19 janvier, 2021

Classé dans : Hypertension Artérielle Pulmonaire — donjonetjardin @ 11:17

Jeudi soir, je vais sur internet pour connaître les mesures permettant de protéger élèves et profs… bon ben, rien.

Et dans le flot de pas grand chose qui a été dit, une mesure : vaccination « en très haute priorité des personnes à très haut risque ».

Quelle n’est pas ma surprise de découvrir que j’en fais partie! (amis HTAP, nous sommes en haut de la 5ème et dernière page de la  Liste de pathologies rares justifiant une vaccination en très haute priorité contre la COVID-19 Filières de Santé Maladies Rares). Moi, je savais que j’étais « à très haut risque », mais, apparemment, j’étais toute seule, parce que, jusqu’à jeudi dernier, pour le gouvernement, « les vulnérables » comme moi, étaient prioritaires de la 3ème vague de vaccination, avec les sans abri.

Alors, jeudi, quand je regarde la liste des maladies rares, et que la mienne y est, je suis ravie.

Vendredi matin, je vais sur sante.fr après avoir erré sur sante.gouv (où on ne comprend pas ma requête quand je demande « sites de vaccination »). Je cherche les centres de vaccination ouverts pour mon département. Il en existe 6. Je choisis celui qui est le plus près de chez moi (20 mn, c’est correct). On me propose 2 possibilités pour prendre rendez-vous. Je choisis « en ligne ». Et, quand on clique, on nous indique : « Vous ne pouvez pas prendre rendez-vous en ligne avec ce praticien« . Il faut appeler. Je tente les 5 autres : pareil.

Il se trouve que, vendredi, nous signions pour un logement pour Arthur sur Toulouse. Nous sommes rentrés à 21h.

Aussi, lundi matin, j’ai pris mon téléphone, composé le numéro et entendu une voix suave et masculine m’alertant que la durée d’attente dépassait les 10 mn, qu’il m’encourageait à rappeler ou à passer par internet. Sauf que, le site internet nous indique toujours qu’il est impossible de faire cette démarche.

Je rappelle, je rappelle, je rappelle, je rappelle, je rappelle, je rappelle, je rappelle…

Hop, un robot me demande quel est mon département ; j’appuie avec le cœur battant sur les touches, pour entendre que la durée d’attente dépasse les 10 mn…

Je rappelle, je rappelle, je rappelle, je rappelle, je rappelle, je rappelle, je rappelle…

Hop, mon appel bascule, je vais enfin parler à un être humain… Bon ben, je suis mise en relation avec un secrétariat quelconque de l’hôpital de Montauban, et, avec un monsieur qui voudrait vraiment m’aider et qui aimerait beaucoup parler. Heu, pas moi, j’ai du boulot!

Je rappelle, je rappelle, je rappelle, je rappelle, je rappelle, je rappelle, je rappelle..

Vers 15h30, on me passe enfin une dame.

Moi : « Oh, je suis tellement contente de vous entendre!

Elle : Je vais vous décevoir, il n’y a plus de rendez-vous possibles. Essayez de rappeler en fin de semaine à partir de 9h. »

Tristesse et fatigue

Ce que je viens de vous raconter fait l’objet d’un article aujourd’hui dans la Dépêche.

Petite remarque : si le problème, c’est juste qu’il manque des dates au planning, il suffit de rajouter des pages. Ce qui bloque la prise de rendez-vous c’est, à mon sens, l’absence de produits à injecter. Et ça, c’est pas très rassurant!

Que les personnes de + de 75 ans soient vaccinées, je trouve ça très bien. J’entendais aux infos de 13h une dame âgée dire qu’elle est en fin de vie et qu’elle veut pouvoir voir ses petits-enfants sans risque.

Moi, mes dangers, je les ai à la maison, chaque jour. Et même si je ne sors que pour aller aux consultations médicales (ça ne change rien de mon quotidien d’avant covid: il est des gens qui sont confinés depuis plus de 10 ans…), le virus peut très bien entrer chez moi avec mon lycéen de fils, mon prof de mari (eux aussi, mangent à la cantine) et, bientôt, mon étudiant de fils aîné…

Alors, vaccin ou tocsin?

Va(ccin), je ne te hais point! dans Hypertension Artérielle Pulmonaire

 

 

January 1st, 2021, today is Brexit 4 janvier, 2021

Classé dans : L'Ecosse — donjonetjardin @ 14:51

Voici comment le comédien britannique qui vit en France, Paul Taylor, raconte le Brexit à son bébé, Louise :

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Je le trouve très émouvant.

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« Professeur, tu es le meilleur jardinier de notre société » 3 novembre, 2020

Classé dans : Le Salon — donjonetjardin @ 12:42

Hier, nos élèves ont eu quelques minutes d’hommage pour Samuel Paty. En ce qui concerne mon lycéen, il m’a dit que sa classe a été très respectueuse et silencieuse pendant que des hauts parleurs mal réglés crachotaient le texte de Jean Jaurès.

Certains enseignants, sachant que le moment ne serait pas forcément à la hauteur de la mort de cet homme, ont complètement modifié le cours qu’ils voulaient faire pour permettre à la parole d’être présente et que les débats ne se fassent pas à la cantine (comme ça a été le cas chez Robin), sans la présence d’adulte.

Une prof de français a demandé à Nicole Ferroni de mettre en ligne le texte que cette dernière a écrit pour Samuel Paty et tous les profs pour le lire aux jeunes. Le voici:

Pour la rentrée scolaire de demain, une amie enseignante (un peu ensevelie sous les contradictions ministérielles et la morosité…) m’a demandé si elle pouvait étudier le texte de ma chronique sur #SamuelPaty avec ses élèves de 3ème en cours de français.
Je suis évidemment honorée si ce texte peut trouver une utilité en classe. Bref, au cas où, si d’autres enseignants veulent avoir accès au texte sans être obligés de me réécouter 48 fois et recopier le tout à main nue, le voici
« Nicole on me dit que vous êtes lourde…
Oui mais c’est la faute à mon cœur, qui est lourd comme mon humour
Car malgré mon contrat de clown, l’actualité de la semaine m’a évidemment tiré la semaine plus de pleurs que de rires.
Alors vous me direz : Nicole, de quoi avez vous pleurs ? Qu’est-ce-qui alourdi vos yeux et votre cœur ?
Et ben, évidemment, je vais pas y aller par 4 chemins, parce que je n’ai deux jambes..mais comme beaucoup j’ai été très touchée par la mort aussi triste que violente de cet enseignant Samuel Paty.
Comme d’autres dans cette radio, enseignant c’est un métier que j’ai pratiqué, et même si c’était il y a longtemps donc je n’ai plus beaucoup de la légitimité pour en parler… ça reste la famille.
Notamment d’abord pour l’humain que les enseignants ont fait de moi.. :
Que ce soit
Mme Soulier cet instit nous apprenait la marseillaise tout en étant pas d’accord avec la strophe « un sang impur abreuve nos sillons..pardon, mais c’est d’une violence pour des enfants»
M Ferrera prof de mathématiques qui montait sur la table une fois par an chuchotant « l’administration m’autorise à monter sur le bureau pour rappeler que les vecteurs ça prend un petit chapeau »
Ou M. Laïk qui en nous apprenant que toute l’humanité avait pour berceau unique le rif africain..comptait bien en filigrane débarrasser nos esprits de toute cloison.
Il y en eut beaucoup d’autres..comme les professeurs Mauffrey et Munch..
Et tous, par leur culture et leur science m’ont transmis de belles valeurs.
Car enseigner que les humains ont le même corps et la même origine, c’est nous rendre fraternels.
Et savoir que ‘humain n’est qu’une espèce ridiculement petit dans l’espace et dans le temps…que faire que tout est plus grand que nous..donc apprendre l’émerveillement, l’humilité et la dérision.
Pour cela, merci…
Et d’autant plus merci que, pour avoir été enseignante après, j’ai pu saisir dans quelles conditions se fait parfois cette vocation.
Car enseignant c’est un travail qui permet rencontrer la joie, mais aussi la difficulté, le doute et souvent la solitude.
Et c’est pas facile d’être seul capitaine de plusieurs classes de 30 et quelques élèves..car, de cette portion de société, on est parfois les seuls à en voir les manques.
Je me rappelle, par exemple, m’être sentie assez seule quand prof de SVT dans un collège sensible, je m’étais retrouvée face aux questions:
Madame, est-ce-que je reste vierge si on le fait par derrière ?
Madame pourquoi la fille elle tombe pas enceinte si on est 5 ?
Je m’étais dit : Waow…comment dire ? En fait, il y a beaucoup de questions dans vos questions…et surtout beaucoup de carences qu’à ce moment là, j’étais la seule à voir et pouvoir combler.
Oui, parfois les professeurs sont parfois les seuls réceptacles de leurs élèves, mais aussi des parents, de l’administration, avec pas toujours d’endroit pour poser tout ça…car le droit de réserve, autrement celui de se taire, prévaut sur beaucoup d’autres droits…
Et même si certains leur crient d’en haut « Nous cèderons pas » c’est souvent aussi ceux qui ne nous aiderons pas..car ils ne sont pas là dans les classes et que leurs oreilles ne sont pas toujours à l’écoute.
Donc c’est au professeur qu’il revient de composer seul avec les individus et leurs parcours, comme un capitaine doit composer seul avec les vents et des courants pour guider son bateau, dont il est le seul à la barre..
Et pire, en cas de problème, on lui demande parfois de ne pas parler trop fort à la radio..Le fameux #pasdevague d’un naufrages silencieux. Oui ramer ou couler, mais en silence s’il vous plaît
Pourtant enseigner, c’est l’opposé de cette solitude que l’enseignant rencontre parfois.
Enseigner c’est au contraire transmettre, c’est faire du lien..et construire des ponts entre les humains,
Comme enseigner une langue resserre le lien entre pays.
Comme enseigner l’histoire resserre le lien entre les générations.
Et comme enseigner n’importe quoi rapproche tout élève de son destin…car c’est lui donner pour devenir ce qu’il veut.
Bref, professeur, tu es souvent ce vase discret qui reçoit et qui verse… qui se remplit et redistribue. Tu es l’observateur et le soignant..ce parent très polyvalent pas très cher payé pour un grand coût.
Et pour ces missions précieuses, personne ne devrait mourir de ce métier..
Ni même se sentir menacé, inquiété et abandonné.
Car professeurs, tu es le meilleur jardinier de notre société. Tu es le magicien qui transforme, la gardien qui veille..le guérisseur qui soigne..
Pour tout cela, je te le redis : merci! »
Si vous préférez entendre sa jolie voix, voici la video :
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Alors, cette rentrée?

Classé dans : La Chambre — donjonetjardin @ 8:56

Parfaite, messieurs les dirigeants. Les élèves sont toujours en classe complète (je rappelle que dans le cas de mon fils, si on  dédouble, on arrive à un effectif de classe normal…), passent de salle en salle… Il me tarde de voir comment ils vont aérer aujourd’hui avec la pluie!

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Alors, cette rentrée? dans La Chambre 522284

 

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