Donjon et Jardin

 

Petite truie souriante devant une charcuterie… 3 octobre, 2021

Classé dans : Hypertension Artérielle Pulmonaire — donjonetjardin @ 12:49

Il y a 2 semaines, j’étais à l’hôpital à Paris pour faire un bilan pré-greffe. J’ai passé 3 jours très intenses avec examens et entretiens toute la journée. Convocation à 10h, donc départ à 3h du matin… Autant dire que cette nuit fut complètement sans sommeil! 

Je suis conviée dans une chambre double avec une petite salle d’eau (ce qui est génial) occupée par les affaires de ma coloc (beaucoup moins génial) : serviettes et gants dans le lavabo, pot à pipi pour analyse sur le rebord… Beurk. Je voulais me reposer un peu pour affronter les exams, et, en fait, j’ai commencé mon séjour par un grand nettoyage.

On me pose un cathéter (l’infirmière m’avoue que c’est seulement le 2ème qu’elle pose…) au poignet droit. Bon ben, il faudra s’y faire.

Je fais la connaissance de ma voisine qui est très autoritaire et en souffrance : elle remonte du bloc. Je découvre plus tard, la nuit, qu’elle ronfle en 2 tons et en canon, avec un léger différé. Elle est entourée de machines qui la surveillent et se manifestent pour bien montrer qu’elles sont en marche… Donc, pas de sommeil pour moi cette nuit-là non plus…

Je subis différents examens : électrocardiogramme, prise de sang (18 flacons), doppler veineux et artériel, scanner, IRM, coronarographie. Ce dernier examens est pratiqué en passant par l’artère du poignet, pour vérifier l’état du cœur gauche. Ca se pratique dans un bloc. Il faut se laver entièrement à la Bétad*** pour être nickel. Dans mon cas, ils ont inversé 2 examens alors que j’étais déjà en train de rouler dans mon lit vers le bloc, dans la chemise en papier sexy. Arrivée au bloc, on m’a demandé de partir pour l’écho cardiaque d’abord et quand le jeune brancardier a dit que j’étais en chemise et que c’était gênant pour aller à cet autre examen car quasi impossible de passer les portes dans ce sens en lit, l’infirmière lui a dit : « Et bien, elle marchera ». Le jeune n’a rien dit, mais on s’est battus avec les portes tous les deux et on a réussi le challenge de les franchir à contre courant. Une merveille ce brancardier qui me faisait penser à mon Arthur! De retour au bloc, une autre infirmière a décidé que le poignet qui allait être perforé serait le droit car c’était plus pratique… Donc, ils ont piqué le seul endroit de mon corps qui n’avais pas été décapé et pour cause, il était sous le pansement du cathéter. Grâce aux différentes manipulations de l’examens, ils ont fini par arracher mon cathéter. Fantastique! Presque autant que lorsqu’ils m’ont placé le pansement compressif juste en dessous du trou de l’examen. J’ai donc passé la journée avec un trou béant à circuler dans un hôpital. Ce n’est pas un gage de bonne santé, je vous assure!

Le lendemain, j’avais rendez-vous pour un scanner particulier avec un produit radioactif. Pour ceci, je devais être à jeun. En début de matinée, je suis partie à mon entretien avec l’anesthésiste. On vient me chercher sur place pour m’emmener vers un autre service avec d’autres examens pas prévus et notamment les gaz du sang (artère poignet gauche, piquée 2 fois) et le test de marche, réalisé à jeun et sans avoir dormi pendant plusieurs nuits… Ca rentre dans le planning. Avant l’examen radioactif, on doit rester une heure immobile : génial! J’ai dormi comme jamais! Le résultat n’est pas assez satisfaisant, alors, on me donne un diurétique pour vider ma vessie et y voir mieux. C’est en faible dosage. Ma vessie s’est marrée, elle est habituée à des doses massives chaque jour. il m’a fallu marcher pour augmenter l’efficacité… Bon ben, un peu mieux. Dommage que le diurétique se soit déclenché dans l’ambulance du retour!

Pieds de cochons à Vollore-Ville – Variance FM

Chaque entretien me donne l’impression que je suis une truie qui montre que je suis bien ronde (quand on me pose des questions, je ne sais jamais si c’est pour vérifier que je vais bien ou si je suis apte pour la greffe). Chacun balance ses missiles, ses chiffres, donne le déroulé de la greffe du 1er coup de fil au sang dans les tuyaux, et à la douleur pendant la rééducation. J’avais pensé à beaucoup de choses et je suis arrivée avec beaucoup d’angoisses. J’en ai découvert bien d’autres sur place. Le discours est toujours juste, technique et efficace et, ça serait supportable s’il ne manquait pas des mots tels que « soutien », « équipe », « pas seule », « prise en charge ».

J’expliquais à la psy que j’ai vue et qui a été super que je n’étais malade qu’à l’hôpital. A la maison, je ne suis pas une patiente. Quand je vais à l’hôpital, j’anticipe.je me fane pendant des semaines avant pour me réduire et rentrer dans la case qu’on m’assigne dans le milieu médical. Au retour, je me redéploie et ça prend aussi du temps. Quand j’aurai digéré ce séjour, je pourrai retourner dans mon atelier et bricoler à nouveau. Pour l’instant, je suis encore bloquée (de toutes façons, je n’ai pu récupérer l’usage de mon poignet droit qu’il y a quelques jours!)

Chaque nuit, les images reviennent en flots, me réveillent en sueur et m’empêchent de me rendormir. Le cauchemar de l’hôpital c’est avant, pendant et après, même quand les nouvelles sont bonnes ce qui est mon cas puisqu’ils estiment que la greffe n’est pas urgente. En ce moment, je suis dans la période d’évacuation.

Jusqu’à ce que je recommence la démarche pour ma prochaine hospit en décembre…

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Savoir faire… ou pas 18 juillet, 2021

Classé dans : Hypertension Artérielle Pulmonaire — donjonetjardin @ 22:45

Pendant nos vacances en Bretagne (on est rentrés hier),  il a fallu que je fasse une prise de sang. Un infirmier  venant,  j’ai voulu en profiter pour lui faire refaire mon pansement, ce qui est mieux  payé  pour lui qu’une simple piqûre… J’ai eu tort de prendre ça en considération !

J’avais déjà été étonnée de recevoir un texto à  moitié  compréhensible,  gangréné par le correcteur orthographique que nous connaissons tous. Il me semble que dans le contexte, il aurait pu se relire… bref, ce n’était que le début. J’avais rendez-vous entre 7h30 et 8h. Il est arrivé à 8h20.  Alexis le traquait dans l’allée.  A son approche, Alexis s’est présenté  et lui a demandé si c’était bien pour moi qu’il venait. Il lui a mis un Mistral magistral et a poursuivi sa route. Il a tapé  à la porte, on lui a ouvert, Alexis sur ses talons.

Il s’installe à table, me pique (pas de douleur, yess). Le problème  a vraiment  commencé  quand il a mis le petit pansement. J’ai dit que je prenais des anticoagulants,  qu’il fallait bien presser. Je suis partie en hémorragie  à  l’instant où  il a fallu que j’aille chercher ma carte vitale…

Le sang me coulait le long du bras. J’en avais plein ma jupe, la table, le porte-feuille,  par terre.

J’ai foncé à la salle d’eau pour arrêter d’en mettre partout et j’ai fait un point de compression.  Pendant ce temps, l’infirmier n’a pas levé le nez du formulaire qu’il remplissait.  Quand j’ai demandé de l’aide, une compresse, c’est Alexis qui est venu…

J’ai quand même enchaîné avec le pansement de mon cathéter,  mais, je n’en menais pas large.

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Il y a 4 étapes à  mon pansement : après avoir retiré le précédent,  on nettoie avec le produit moussant, on rince, on sèche et on désinfecte. Il ne s’est jamais lavé ou désinfecté les mains. Heureusement,  il a mis les gants stériles immédiatement. Il voulait se contenter de désinfecter.  Alexis a exigé qu’il respecte les étapes.  Pour la peine, il a poussé le vice jusqu’à sécher le désinfectant ! Il a collé le pansement avec la tubulure qui dépasse et en pinçant la peau!

Pourquoi ne pas avoir râlé,  me direz vous? Et bien, l’homme ne comprenait pas un mot de ce que je lui disais… Sourd ou stupide, le mystère  reste entier!

Bref,  après  son départ,  j’ai nettoyé, Alexis a lavé  ma jupe et a refait le pansement pour que je n’aie pas mal. Les résultats disent que mon cœur force trop.  Même si  c’est les vacances, il va falloir que je lève plus le pied…

 

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l’ordonnance maudite! 1 juillet, 2021

Classé dans : Hypertension Artérielle Pulmonaire — donjonetjardin @ 19:33

Ce matin, comme chaque semaine depuis mon retour de Paris, c’est prise de sang.

Sauf que, mes veines très abimées par les perfusions de fer, ne sont plus d’accord. Mon infirmière a dû me piquer 4 fois pour remplir les tubes qui sont plus nombreux que d’habitude pour cause de nouvelle ordonnance.

Quand je reviens de la mammo, cet aprem’, je consulte mes résultats, et, c’est un peu abasourdie que je découvre que le labo a utilisé l’ordonnance précédente, celle qui n’est pas complète…

Demain, je vais gentiment les appeler puis l’autre laboratoire pour prendre rendez-vous pour un test PCR parce que, au vu des résultats (4,5 de ferritine), je dois retourner faire une perfusion la semaine prochaine.

En espèrant que la prochaine fois, ils ouvrent leurs yeux et utilisent la bonne ordonnance, celle qui ne se laisse pas faire!

 

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Journée Nationale du Don d’Organe 22 juin, 2021

Classé dans : Hypertension Artérielle Pulmonaire — donjonetjardin @ 20:23

Dans le cadre de la Journée Nationale du Don d’Organe, M6, dans son  12:45, a diffusé un reportage sur les greffes de poumon et de cœur que vous pouvez voir à 18’40. On y voit l’Hôpital Marie Lannelongue. 

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Ça me touche beaucoup parce que je viens de rentrer d’un séjour à Bicêtre (spécialiste de HTAP) pendant lequel j’ai fait un crochet par Marie Lannelongue (spécialiste des greffes) et que le pneumologue que j’y ai rencontré souhaiterait fortement me convaincre qu’une greffe de poumons m’est nécessaire. 

Pour en discuter à  nouveau et passer tout une batterie d’examens, je vais devoir remonter à  MLL en septembre…

Même  si elle n’est pas révolutionnaire,  la nouvelle  m’a énormément  ébranlée et j’ai du mal encore à l’accepter mais il m’a bien expliqué  que j’étais au maximum  du traitement et que mon cœur  pouvait craquer sur un rhume….

Alors, ce n’est pas vraiment  un choix..

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Frousse et trouille 18 mai, 2021

Classé dans : Hypertension Artérielle Pulmonaire — donjonetjardin @ 19:48

Mon petit corps est fatigué. Il se bat chaque jour et a besoin de tout son carburant pour fonctionner a minima. Il se trouve que je suis pré-ménopausée. Ce qui signifie que j’ai tous les inconvénients d’être une femme et aucun des avantages comme pouvoir porter un enfant. J’ai lu récemment que Linda Hardy avait écrit un livre (Heureuse en en forme) où elle évoque le sujet et parle de cette frustration de ne plus pouvoir tomber enceinte. Moi, cette nouvelle, elle m’a été imposée à 32 ans et ça a été très compliqué à intégrer. Je crois que, 15 ans plus tard, je suis prête à sauter le pas et à faire un deuil définitif. Il ne me tarde qu’une chose : être débarrassée de ce fardeau de chaque mois.

Or, il ne sera pas dit que ça se fera sans peine : mon corps a déjà rejeté 2 fois un stérilet prescrit pour ménorragies et les hémorragies me terrassent.

Alors, demain mercredi, je vais subir une résection de l’endomètre par hystérectomie. Et pour ceux qui se poseraient la question, j’ai une trouille bleue.

Mais, même ça, ce serait trop simple. Mon état n’admet pas facilement l’anesthésie générale.

Alors, j’ai dû contacter, pour avoir son feu vert (que je n’ai toujours pas ce soir…), mon pneumologue par l’intermédiaire de l’infirmière HTAP. Il se trouve qu’elle est en congé maternité et remplacée par une autre infirmière, mais seulement 2 jours par semaine. J’écris en expliquant mon cas. Elle a réussi à en parler à mon pneumologue qui demande une échographie cardiaque et une prise de sang avant l’intervention.

J’écris à nouveau pour demander les ordonnances (c’est plus facile pour ce genre d’examens). Quelques jours plus tard, je les reçois et je pars à la chasse au rendez-vous.

Sur tous les sites du coin qui ont des cardiologues-échographes équipés, j’ai eu ceux qui ont refusé de chercher un créneau car je n’étais pas leur patiente, ceux qui étaient débordés et proposaient un rendez-vous à 6 mois. Et, enfin, celui de la clinique où je vais subir l’intervention qui proposait un rendez-vous postérieur, donc, pas franchement utile…

Je passe le test PCR pour pouvoir être hospitalisée (et pourtant, je vais dans une clinique qui a fait scandale car la direction a obligé une infirmière à continuer son service alors qu’elle avait été testée positive au covid! C’est engageant, hein?). Je vais quand même au rendez-vous avec l’anesthésiste qui lui, avec un coup de fil, règle le problème et avance l’écho pour la mettre dans le timing. Il aurait suffi que le gynéco passe cet appel pour m’éviter tous ces tracas… Bon, ben, il était en vacances et ne s’est mis en relation avec mon pneumologue la veille du rendez-vous, à la demande de ce dernier.

Je revois donc mon gynéco pour qu’il m’explique mieux l’opération, me donne les papiers à remplir, signer, et surtout m’expliquer que j’aurai 250,00€ à sortir de ma poche.

En vous remerciant.

Et pensez à faire votre pré-rentrée avant de partir.

La secrétaire : »Vous voulez une chambre double à 30,00€ ou simple à 65,00€?

Moi, naïve : Vous mettez les patients par 2 malgré les conditions sanitaires?

Elle : Ben oui! Alors, votre choix? »

Ben, j’ai pris la chambre seule, en plus, ils me paient le parking du coup!

Parce que, oui, il est payant et, personnellement, mon état de santé ne permet pas de faire un si long trajet pour arriver à pied à la porte. Ah bon, c’est une clinique? C’est prévu pour les gens malades? Pas étonnant, alors, qu’il faille se battre pour trouver des places!

Donc, je n’ai pas d’autre issue que cette intervention puisque je n’ai pas le droit d’être anémiée et je vais débourser 315,00€ en plus de ce qui est déjà pris en charge par la sécu.

Comment font les gens qui ne sont pas économes ou qui, simplement, ne surveillent pas chacun des euros qu’ils dépensent, comme moi je le fais?

Des achats de fournitures pour loisirs créatifs pour occuper mes mains et ma tête avant mon hospitalisation de juin à Paris? Heu, non, pas le budget : j’ai clinique!…

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We are Warriors 1 avril, 2021

Classé dans : Le Salon de musique — donjonetjardin @ 12:29

Bon ben, avec l’annonce de hier soir, on va prendre notre mal en patience et essayer de profiter du soleil pour lutter contre le virus avec de la vitamine D.

En ce qui me concerne, je vais écouter en boucle 2 chansons de The Greatest Showman qui m’accompagnent dans mes combats :

« Never Enough »

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« This is me »

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Et voici la première répétition de la chanson phare du film…

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”I am who I’m meant to be, this is me
Look out ’cause here I come
And I’m marching on to the beat I drum
I’m not scared to be seen
I make no apologies, this is me (…)

We are warriors”

On va s’en sortir!

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Journée des Droits des Femmes 2021 8 mars, 2021

Classé dans : La Pensée du jour — donjonetjardin @ 15:31

En cette journée, on célèbre les Femmes et on acte le fait qu’il reste encore beaucoup  à faire pour la cause.

Alors, petites filles, jeunes filles, jeunes femmes adultes, femmes… rêvez grand. Personne ne le fera pour vous!

Projetez vous en femme d’affaires, femme politique, médecin, pilote de ligne, juge mais aussi, maman, maçon, marin pompier, maréchale ferrante, directrice de Grande Ecole, Présidente de la République… 

Tout est possible dès lors que vous le souhaitez et que vous vous y investissez.

Sky is the limit!

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Les Vacances, c’est épuisant! 6 mars, 2021

Classé dans : Hypertension Artérielle Pulmonaire — donjonetjardin @ 19:56

Les garçons attendaient ces vacances avec impatience. Arthur a été en repos la deuxième semaine. Alexis a corrigé tous ses paquets de copies et Robin a eu des devoirs à rendre pendant les vacances. Déjà qu’il ne sait jamais quand il doit travailler et quand il peut se détendre avec l’alternance des semaines en présentiel et celles en distanciel…

Mais, dans l’ensemble, ils ont pu décompresser.

Quant à moi, j’ai passé 2 jours à l’hôpital pour faire un bilan ( il s’avère que mon état n’est pas mauvais mais moins bon que dans les mois passés. Du coup, en juin, je retourne à Paris pour refaire un bilan et savoir si mes résultats proviennent d’une aggravation de ma maladie ou d’un mauvais passage.) J’ai passé un test PCR pour pouvoir subir une perfusion de fer. J’ai trouvé, un matin très tôt, un rendez-vous à l’autre bout du département pour être vaccinée. Evidemment, je l’ai pris, et, le lendemain, j’avais reçu ma première injection.

A l’issue de ces vacances, j’avais 2 trous de cathéters à gauche, 1 pour le cathétérisme à droite, 1 dans le pli du coude gauche pour le test sérologique covid et 1 dans  l’épaule gauche pour le vaccin.

Bref, je viens de passer une semaine pour récupérer!

 

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Bonne Année 2021! 1 janvier, 2021

Classé dans : Le Salon — donjonetjardin @ 18:55

Nouvel An, Salutations, 2021, Horloge, Bonne Année

Que cette année 2021 vous apporte plein de bonheur et la force de faire face aux difficultés!

Tendresse

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« Professeur, tu es le meilleur jardinier de notre société » 3 novembre, 2020

Classé dans : Le Salon — donjonetjardin @ 12:42

Hier, nos élèves ont eu quelques minutes d’hommage pour Samuel Paty. En ce qui concerne mon lycéen, il m’a dit que sa classe a été très respectueuse et silencieuse pendant que des hauts parleurs mal réglés crachotaient le texte de Jean Jaurès.

Certains enseignants, sachant que le moment ne serait pas forcément à la hauteur de la mort de cet homme, ont complètement modifié le cours qu’ils voulaient faire pour permettre à la parole d’être présente et que les débats ne se fassent pas à la cantine (comme ça a été le cas chez Robin), sans la présence d’adulte.

Une prof de français a demandé à Nicole Ferroni de mettre en ligne le texte que cette dernière a écrit pour Samuel Paty et tous les profs pour le lire aux jeunes. Le voici:

Pour la rentrée scolaire de demain, une amie enseignante (un peu ensevelie sous les contradictions ministérielles et la morosité…) m’a demandé si elle pouvait étudier le texte de ma chronique sur #SamuelPaty avec ses élèves de 3ème en cours de français.
Je suis évidemment honorée si ce texte peut trouver une utilité en classe. Bref, au cas où, si d’autres enseignants veulent avoir accès au texte sans être obligés de me réécouter 48 fois et recopier le tout à main nue, le voici
« Nicole on me dit que vous êtes lourde…
Oui mais c’est la faute à mon cœur, qui est lourd comme mon humour
Car malgré mon contrat de clown, l’actualité de la semaine m’a évidemment tiré la semaine plus de pleurs que de rires.
Alors vous me direz : Nicole, de quoi avez vous pleurs ? Qu’est-ce-qui alourdi vos yeux et votre cœur ?
Et ben, évidemment, je vais pas y aller par 4 chemins, parce que je n’ai deux jambes..mais comme beaucoup j’ai été très touchée par la mort aussi triste que violente de cet enseignant Samuel Paty.
Comme d’autres dans cette radio, enseignant c’est un métier que j’ai pratiqué, et même si c’était il y a longtemps donc je n’ai plus beaucoup de la légitimité pour en parler… ça reste la famille.
Notamment d’abord pour l’humain que les enseignants ont fait de moi.. :
Que ce soit
Mme Soulier cet instit nous apprenait la marseillaise tout en étant pas d’accord avec la strophe « un sang impur abreuve nos sillons..pardon, mais c’est d’une violence pour des enfants»
M Ferrera prof de mathématiques qui montait sur la table une fois par an chuchotant « l’administration m’autorise à monter sur le bureau pour rappeler que les vecteurs ça prend un petit chapeau »
Ou M. Laïk qui en nous apprenant que toute l’humanité avait pour berceau unique le rif africain..comptait bien en filigrane débarrasser nos esprits de toute cloison.
Il y en eut beaucoup d’autres..comme les professeurs Mauffrey et Munch..
Et tous, par leur culture et leur science m’ont transmis de belles valeurs.
Car enseigner que les humains ont le même corps et la même origine, c’est nous rendre fraternels.
Et savoir que ‘humain n’est qu’une espèce ridiculement petit dans l’espace et dans le temps…que faire que tout est plus grand que nous..donc apprendre l’émerveillement, l’humilité et la dérision.
Pour cela, merci…
Et d’autant plus merci que, pour avoir été enseignante après, j’ai pu saisir dans quelles conditions se fait parfois cette vocation.
Car enseignant c’est un travail qui permet rencontrer la joie, mais aussi la difficulté, le doute et souvent la solitude.
Et c’est pas facile d’être seul capitaine de plusieurs classes de 30 et quelques élèves..car, de cette portion de société, on est parfois les seuls à en voir les manques.
Je me rappelle, par exemple, m’être sentie assez seule quand prof de SVT dans un collège sensible, je m’étais retrouvée face aux questions:
Madame, est-ce-que je reste vierge si on le fait par derrière ?
Madame pourquoi la fille elle tombe pas enceinte si on est 5 ?
Je m’étais dit : Waow…comment dire ? En fait, il y a beaucoup de questions dans vos questions…et surtout beaucoup de carences qu’à ce moment là, j’étais la seule à voir et pouvoir combler.
Oui, parfois les professeurs sont parfois les seuls réceptacles de leurs élèves, mais aussi des parents, de l’administration, avec pas toujours d’endroit pour poser tout ça…car le droit de réserve, autrement celui de se taire, prévaut sur beaucoup d’autres droits…
Et même si certains leur crient d’en haut « Nous cèderons pas » c’est souvent aussi ceux qui ne nous aiderons pas..car ils ne sont pas là dans les classes et que leurs oreilles ne sont pas toujours à l’écoute.
Donc c’est au professeur qu’il revient de composer seul avec les individus et leurs parcours, comme un capitaine doit composer seul avec les vents et des courants pour guider son bateau, dont il est le seul à la barre..
Et pire, en cas de problème, on lui demande parfois de ne pas parler trop fort à la radio..Le fameux #pasdevague d’un naufrages silencieux. Oui ramer ou couler, mais en silence s’il vous plaît
Pourtant enseigner, c’est l’opposé de cette solitude que l’enseignant rencontre parfois.
Enseigner c’est au contraire transmettre, c’est faire du lien..et construire des ponts entre les humains,
Comme enseigner une langue resserre le lien entre pays.
Comme enseigner l’histoire resserre le lien entre les générations.
Et comme enseigner n’importe quoi rapproche tout élève de son destin…car c’est lui donner pour devenir ce qu’il veut.
Bref, professeur, tu es souvent ce vase discret qui reçoit et qui verse… qui se remplit et redistribue. Tu es l’observateur et le soignant..ce parent très polyvalent pas très cher payé pour un grand coût.
Et pour ces missions précieuses, personne ne devrait mourir de ce métier..
Ni même se sentir menacé, inquiété et abandonné.
Car professeurs, tu es le meilleur jardinier de notre société. Tu es le magicien qui transforme, la gardien qui veille..le guérisseur qui soigne..
Pour tout cela, je te le redis : merci! »
Si vous préférez entendre sa jolie voix, voici la video :
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