Donjon et Jardin

 

”Le Dormeur du Val”, Arthur Rimbaud 12 novembre, 2024

Classé dans : La Franche Comté,Poèmes — donjonetjardin @ 12:03

C’est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

Arthur Rimbaud, octobre 1870

Source : Poetica

Pour Noël qui nous manquera au prochain.

L’humour et la bienveillance ne protègent pas de la maladie, autrement Noël aurait été immortel. 

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Yvonne s’est envolée rejoindre ses frères 3 août, 2021

Classé dans : Poèmes — donjonetjardin @ 23:14

Ma tante Yvonne n’est plus auprès de nous. C’était  quelqu’un de très discret, mais aussi de solaire et fantaisiste.  Et demain, alors que nous célébrons nos 20 ans de mariage à l’église, je garde en mémoire sa venue, sa présence pleine de tendresse et son émotion. 

C’est dans les moments  du quotidien que les gens qu’on aime nous manquent  le plus. 

Le dernier adieu

Quand l’être cher vient d’expirer,
On sent obscurément la perte,
On ne peut pas encor pleurer :
La mort présente déconcerte ;

Et ni le lugubre drap noir,
Ni le dies irae farouche,
Ne donnent forme au désespoir :
La stupeur clôt l’âme et la bouche.

Incrédule à son propre deuil,
On regarde au fond de la tombe,
Sans rien comprendre à ce cercueil
Sonnant sous la terre qui tombe.

C’est aux premiers regards portés,
En famille, autour de la table,
Sur les sièges plus écartés,
Que se fait l’adieu véritable.

René-François SULLY PRUDHOMME
1839 – 1907

C’est la chaise  vide à table qui fait le plus mal.

Vous qui passez par ce blog, n’hésitez pas à  prendre quelques instants pour lui envoyer de douces pensées. 

 

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Drones de poésie 2 janvier, 2021

Classé dans : L'Ecosse — donjonetjardin @ 12:03

Voici les videos que j’ai vues hier et j’ai été saisie par la beauté et la poésie de leurs images…

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Un spectacle captivant. Une nuée de drones s’est envolée pour illuminer le ciel d’Ecosse. En formation et éclairés, les engins volants ont dansé dans la nuit en prenant la forme d’animaux.  comme ce cerf galopant sur les collines écossaises ou encore cet immense oiseau les ailes déployés. Une initiative spectaculaire prise par les organisateurs du « Edinburgh’s Hogmanay ».Chaque année le festival le attire des centaines de milliers de personnes.  Pendant 3 jours  la fête bat son plein dans les rues de la capitale écossaise avant qu’un immense feu d’artifice ne soit tiré le soir du réveillon. Cette année la pandémie de coronavirus a empêché la tenue des festivités mais la fête a toujours lieu… Virtuellement. Pour dire adieu à 2020 en beauté, les organisateurs ont eu l’idée de faire appel à 150 drones qui, aidé d’intelligence artificielle, ont enregistré des chorégraphies nocturnes dans la campagne écossaise.  Baptisé, « Fare Well », le spectacle est diffusé sur le site du festival chaque soir entre le 29 et le 31 décembre.

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De l’art de faire de la poésie avec de la technologie

Et, c’est en Ecosse

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« Ceux qui vivent », Victor Hugo 18 mai, 2017

Classé dans : La Bibliothèque — donjonetjardin @ 12:15

J’aime beaucoup ce poème. ..

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Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent ; ce sont
Ceux dont un dessein ferme emplit l’âme et le front.
Ceux qui d’un haut destin gravissent l’âpre cime.
Ceux qui marchent pensifs, épris d’un but sublime.
Ayant devant les yeux sans cesse, nuit et jour,
Ou quelque saint labeur ou quelque grand amour.
C’est le prophète saint prosterné devant l’arche,
C’est le travailleur, pâtre, ouvrier, patriarche.
Ceux dont le coeur est bon, ceux dont les jours sont pleins.
Ceux-là vivent, Seigneur ! les autres, je les plains.
Car de son vague ennui le néant les enivre,
Car le plus lourd fardeau, c’est d’exister sans vivre.
Inutiles, épars, ils traînent ici-bas
Le sombre accablement d’être en ne pensant pas.
Ils s’appellent vulgus, plebs, la tourbe, la foule.
Ils sont ce qui murmure, applaudit, siffle, coule,
Bat des mains, foule aux pieds, bâille, dit oui, dit non,
N’a jamais de figure et n’a jamais de nom ;
Troupeau qui va, revient, juge, absout, délibère,
Détruit, prêt à Marat comme prêt à Tibère,
Foule triste, joyeuse, habits dorés, bras nus,
Pêle-mêle, et poussée aux gouffres inconnus.
Ils sont les passants froids sans but, sans noeud, sans âge ;
Le bas du genre humain qui s’écroule en nuage ;
Ceux qu’on ne connaît pas, ceux qu’on ne compte pas,
Ceux qui perdent les mots, les volontés, les pas.
L’ombre obscure autour d’eux se prolonge et recule ;
Ils n’ont du plein midi qu’un lointain crépuscule,
Car, jetant au hasard les cris, les voix, le bruit,
Ils errent près du bord sinistre de la nuit.

Quoi ! ne point aimer ! suivre une morne carrière
Sans un songe en avant, sans un deuil en arrière,
Quoi ! marcher devant soi sans savoir où l’on va,
Rire de Jupiter sans croire à Jéhova,
Regarder sans respect l’astre, la fleur, la femme,
Toujours vouloir le corps, ne jamais chercher l’âme,
Pour de vains résultats faire de vains efforts,
N’attendre rien d’en haut ! ciel ! oublier les morts !
Oh non, je ne suis point de ceux-là ! grands, prospères,
Fiers, puissants, ou cachés dans d’immondes repaires,
Je les fuis, et je crains leurs sentiers détestés ;
Et j’aimerais mieux être, ô fourmis des cités,
Tourbe, foule, hommes faux, coeurs morts, races déchues,
Un arbre dans les bois qu’une âme en vos cohues !

Victor Hugo, Les Châtiments 

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« Les Dessous chics » Serge Gainsbourg 17 janvier, 2017

Classé dans : La Bibliothèque — donjonetjardin @ 18:44

Les dessous chics 
C’est ne rien dévoiler du tout 
se dire que lorsqu’on est à bout 
c’est tabou 

les dessous chics 
c’est une jarretelle qui claque 
dans la tête comme une paire de claques 

les dessous chics 
ce sont des contrats résiliés 
qui comme des bas résillés 
ont filé 

les dessous chics 
c’est la pudeur des sentiments 
maquillés outrageusement 
rouge sang 

les dessous chics

c’est se garder au fond de soi 
fragile comme un bas de soie 
(…)

Serge Gainsbourg

 

 

« Je suis debout au bord de la plage » 6 janvier, 2017

Classé dans : Poèmes — donjonetjardin @ 10:33

Le voilier
Je suis debout au bord de la plage ;

Un voilier passe dans la brise du matin

et part vers l’océan.

Il est la beauté et la vie.

Je le regarde jusqu’à ce qu’il disparaisse à l’horizon.

Quelqu’un à mon côté dit : « Il est parti »

Parti vers où ? Parti de mon regard c’est tout !

Son mât est toujours aussi haut,

Sa coque a toujours la force de porter sa charge humaine.

Sa disparition totale de ma vue est en moi, pas en lui.

Et au moment où quelqu’un près de moi dit : « Il est parti »

Il y en a d’autres qui, le voyant poindre à l’horizon

et venir vers eux, s’exclament avec joie : « Le voilà »

C’est ça la mort.
Il n’y a pas de morts,
Mais des vivants sur les deux rives.

Attribué souvent à William Blake, 

Demain, je vais à l’enterrement d’une amie, une personne gentille, douce et très ouverte. Le cancer du poumon l’a emportée, elle qui ne fumait pas et allait travailler à  vélo, zigzagant d’un espace vert à l’autre dans ce Paris toujours plus pollué… Elle a 41 ans, 3 enfants. Elle manque à sa famille, à ses amis, mais aussi à la Terre, parce que, quand s’en vont des gens-soleil comme elle, le Monde pleure leur lumière.

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« No me Mueve mi Dios » 2 novembre, 2016

Classé dans : Poèmes,Prière — donjonetjardin @ 7:23

En ce jour des Morts, ce poème-prière qui dit, en substance : si je t’aime, mon Dieu, ce n’est pas parce qu’on m’a promis le Paradis ou parce que je redoute l’Enfer, mais c’est c’est parce que Toi, Tu m’aimes.

No me mueve, mi Dios, para quererte 
el cielo que me tienes prometido, 
ni me mueve el infierno tan temido
para dejar por eso de ofenderte.

Tú me mueves, Señor, muéveme el verte 
clavado en una cruz y escarnecido, 
muéveme ver tu cuerpo tan herido, 
muévenme tus afrentas y tu muerte.

Muéveme, en fin, tu amor, y en tal manera, 
que aunque no hubiera cielo, yo te amara, 
y aunque no hubiera infierno, te temiera.

No me tienes que dar porque te quiera, 
pues aunque lo que espero no esperara,
lo mismo que te quiero te quisiera.

 

C’est la base même de la Foi. Et c’est un poème que j’ai appris en espagnol au lycée…

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« Rimes », Claude Nougaro 30 novembre, 2015

Classé dans : Le Salon de musique — donjonetjardin @ 11:18

Un peu de poésie, ça fait du bien…

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Joyeuses Pâques!!!! 1 avril, 2013

Classé dans : Poèmes — donjonetjardin @ 14:24

Aujourd’hui, nous sommes le lundi de Pâques : jour férié, oeufs, lapins.

 :Joyeuses Pâques!!!! dans Poèmes bunnies-282x300 

Evidemment, pour les Chrétiens, ça a une tout autre signification, c’est la Fête de la Vie, la Vie plus forte que la Mort! C’est un jour qui donne envie de croire, même aux plus indécis! Ce jour-ci, encore plus que les autres, je me dis que j’ai beaucoup de chance d’avoir la Foi, et que ma vie pourrait être bien pire, plus compliquée, plus douloureuse, plus compromise! C’est dans ces moments-là que me revient en mémoire ce poème :

J’ai fait un rêve, la nuit de Noël.

Je cheminais sur la plage, côte à côte avec le Seigneur.

Nos pas se dessinaient sur le sable, laissant une double empreinte,

la mienne et celle du Seigneur.

L’idée me vint – c’était un songe -

que chacun de nos pas représentait un jour de ma vie.

Je me suis arrêté pour regarder en arrière.

J’ai vu toutes ces traces qui se perdaient au loin.

Mais je remarquai qu’en certains endroits,

au lieu de deux empreintes, il n’y en avait plus qu’une.

J’ai revu le film de ma vie.

O surprise!

Les lieux de l’empreinte unique

correspondaient aux jours les plus sombres

de mon existence.

Jours d’angoisse ou de mauvais vouloir ;

jours d’égoïsme ou de mauvaise humeur ;

jours d’épreuve et de doute ;

jours intenables…

jours où, moi aussi, j’avais été intenable.

Alors, me tournant vers le Seigneur, j’osai lui faire des reproches:

« Tu nous a pourtant promis d’être avec nous tous les jours!

Pourquoi n’as-tu pas tenu ta promesse?

Pourquoi m’avoir laissé seul aux pires moments de ma vie?

Aux jours où j’avais le plus besoin de ta présence? »

Mais le Seigneur m’a répondu:

« Mon ami, les jours où tu ne vois qu’une trace

de pas sur le sable,

ce sont les jours, où je t’ai porté. »

Ademar de Barros, poète brésilien

Source : Images et mots

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Aujourd’hui est une journée pleine d’espoir…

Prenez soin de vous et n’abusez pas trop du chocolat!

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Claire s’est envolée au-delà des montagnes 12 mars, 2013

Classé dans : Poèmes — donjonetjardin @ 19:34

J’ai appris aujourd’hui que notre ami Pierre a perdu sa maman, Claire. Cette dame, professeur d’anglais de Londres à Perpignan a eu une jolie vie et un amour pour les mots qu’elle a transmis à son fils. Voici un poème qu’elle a écrit :

J’irai au-delà des montagnes, à la rencontre

Du soleil de Mai. J’irai chanter un hymne à la vie,

Tandis qu’autour de moi, la nature renaîtra

Splendide et triomphante, joyeuse et magnifique

Fière d’avoir vaincu les rigueurs de l’hiver.

Les fleurs s’épanouiront sur mon passage

Les oiseaux chanteront leurs plus douces

Mélodies, les sources aux eaux limpides

Mouillent mes pieds nus

J’irai au-delà des montagnes, à la rencontre

Du soleil de mai, je chanterai ma joie de vivre

Devant le ciel étonné de mon audace

Les montagnes s’écartent pour me laisser passer

Et moi, et moi je remercierai le soleil de mai

De cette joie qui m’a été donnée

Claire

Tendresse.

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